La dernière semaine de vacances de nos visiteurs tombait pendant la "Golden Week", et c'était une bonne chose pour nous tous... En effet, il y a une règle de bon sens au Japon : si deux jours fériés se suivent avec un jour d'intervalle ouvré, ce jour intermédiaire sera lui aussi férié! Cette année, ça tombait bien, il y avait le "Kempo Kinenbi" le mardi 3 et le "Kodomo no Hi" le jeudi 5, le mercredi était donc férié lui aussi... La miss n'a eu qu'à prendre son lundi et son vendredi, comme nombre de Japonais. La plupart des sociétés, des entreprises et des administrations sont fermées, seuls restent ouverts les magasins et les restaurants; les gens partent voyager quelques jours, les prix des hôtels et des transports grimpent en flèche : c'est ça, la Golden Week!
Lundi (2 mai), journée de repos pour la petite, et marathon shopping pour les autres : quelques heures entre l'Oriental Bazaar et Kiddy Land sur Omote-Sando, le Daiso et les boutiques de Takeshita Street, l'après-midi a été rentabilisé, et la petite s'est extasiée devant chaque objet déballé... Le lendemain nous avons repris les visites de Tokyo avec une vision de "Shitamachi", la ville basse, dans un endroit comme épargné par le temps : Yanaka. En sortant de la Yamanote à Nippori, nous sommes arrivés directement dans le cimetière, lieu de promenade apprécié pour son étendue, son calme... C'est là que nous avons fait notre petit pique-nique, entre deux stèles et à l'ombre d'un cerisier, peut-être. Un peu plus loin, quelqu'un jouait de la flûte, des airs assez proches de la musique Shinto. Nous nous attendions presque à voir défiler une procession d'hommes en costumes traditionnels... De là, nous avons ensuite rejoint le centre de Yanaka en longeant Kototoi Dori, puis en zigzaguant dans les ruelles bordées de vieilles maisons en bois, de petits temples tranquilles, de boutiques à la mode un peu passée. Dans l'un des temples, pendant que la petite profitait de l'ombre d'un arbre imposant, nous avons été acheter de l'encens, du vrai qui sent comme dans ces gros brûloirs situés à l'entrée des enceintes bouddhistes : il fallait rentrer dans une maison, c'est une petite dame agée qui nous a accueilli et vendu les batons d'encens, non sans les avoir gentiment allumés... En quittant Yanaka, nous sommes passés au Nezu Jinja, assez proche, pour voir le "Tsutsuji Matsuri", festival dédié aux azalées qui recouvrent les collines dominant le sanctuaire. Vraiment beau à voir... Beaucoup de monde dans la cour, faisant la queue devant l'autel ou devant le stand vendant les habituels "Omikuji", mais aussi dans le jardin, entre les bosquets d'azalées aux teintes allant du blanc pur au rose le plus vif. C'est sympa de voir ce sanctuaire, d'ordinaire plutôt déserté, accueillir autant de monde dans une ambiance si festive...
Mercredi, changement d'atmosphère : après la vieille ville, c'est au tour des buildings de Shinjuku! Mais pour attaquer en douceur nous commençons par le Shinjuku Gyoen, le grand parc s'étendant au sud-est de la station. A la fermeture (sur l'air de "Ce n'est qu'un au revoir", bien sûr), nous avons rejoint Nishi-Shinjuku, le quartier des gratte-ciels. Au pied du Tokyo Metropolitan Government Office, nous nous sommes rendus compte que l'observatoire Sud (le mieux placé) était fermé (comme dit la notice : "si un jour férié tombe sur le jour de fermeture d'un des observatoires, le jour de fermeture sera observé le jour suivant") et qu'il y avait la queue pour monter au Nord... Heureusement les deux ascenseurs sont rapides et spacieux, l'attente a été de courte durée. Nous avons vu Tokyo sous une brume de chaleur assez épaisse, bloquant rapidement la vue à l'ouest (inutile de chercher le Fuji San, donc) mais permettant tout de même de voir Shinjuku à nos pieds, Ginza, Roppongi, et même un peu plus loin Odaiba... De retour au niveau du sol, pendant qu'on attendait que la nuit tombe, la petite a fait une nouvelle rencontre avec une petite Japonaise. C'était amusant de voir ces deux pitchounettes courir et se croiser, se faire du charme. Elles semblaient si petites, au pied de cette immense façade de béton et de verre! Le retour à la station de Shinjuku s'est fait avec un petit détour par Yasukuni Dori, obligatoire pour admirer les lumières des enseignes et profiter de l'activité trépidante de ce début de soirée : musique des karaokés, annonces des restaurants, et foule compacte de rigueur...
Nos visiteurs voulaient garder le dernier jour, vendredi, pour faire les derniers achats et laisser la petite se reposer avant le départ, nous avons donc décidé de finir sur la lancée du Tokyo futuriste, entre Shiodome et Odaiba. Avec le monorail de la Yurikamome, voyage aérien et traversée de la baie de Tokyo en passant sous le Rainbow Bridge, nous sommes arrivés au parc situé près de la station Fune no Kagakukan, au pied du Musée Maritime si reconnaissable. Petit après-midi tranquille, la promenade en bord de mer (on va dire que c'est presque le Pacifique, quand même) se faisant au rythme des allers-retours de la petite, attirée par les chiens, les cours d'eau (elle a visiblement adoré faire trempette), les ballons... Une belle fin de journée sur la baie, avec une visibilité pas exceptionnelle mais une belle lumière, le soleil bas se reflétant sur l'eau et sur les structures métalliques des buildings d'Odaiba... Pour rentrer à Wako-Shi, nous sommes passés par un autre chemin, en rejoignant la Yurakucho Line à Shin-Kiba via Tokyo Teleport (qui malgré son nom futuriste et prometteur n'est qu'une station de métro comme les autres...), un peu plus long (on traverse l'ensemble des 24 stations de la Yurakucho, de terminus à terminus) mais plus tranquille pour manger des galettes de riz et somnoler un peu!
Samedi, c'était déjà le jour du départ... L'inquiétude sur le réveil de la petite plus tôt que d'habitude s'étant révelée sans fondement (cinq minutes après être sortie du lit, elle était déjà à courir après nos gâteaux de petit déjeuner, son grand sourire au visage...), nous avons pu partir pour Narita l'esprit tranquille. Après un dernier petit café tous les cinq, nos visiteurs sont partis embarquer, alors que dehors la pluie avait commencé à tomber, rendant encore un peu plus grisouille cette journée déjà un peu triste. Tous les deux, nous sommes rentrés à l'appart, qui nous a semblé d'un coup bien vide et silencieux...