Ambiances Nippones...

en images

Avril 2005

Vendredi 01 Avril 2005

Le temps des cerisiers

Le feuilleton du printemps, qui tient tout le monde en haleine d'Okinawa à Sapporo, c'est bien entendu le suspense qui entoure la date, le jour précis où les cerisiers vont se mettre à fleurir et recouvrir le pays d'une couche rose et odorante... Un article de Japan Today explique que tous les cerisiers de type "Someiyoshino", soit environ 70 à 80% de l'ensemble des cerisiers cultivés présents au Japon, descendent par bouturage d'un seul et unique arbre qui poussait il y a environ 130 ans quelque part dans Tokyo. C'est ce qui explique que tous ces arbres fleurissent en même temps, réagissant dans un parfait ensemble (grâce à leur ADN identique) à la hausse des températures...

Chacun suit donc la météo des fleurs avec attention, parce que cette année on est en retard (environ trois jours par rapport à l'année dernière) pour le "pic de floraison". Hier, un expert a ainsi analysé en direct à la télévision le cerisier "référence" de Tokyo, qui pousse dans la cour du Yasukuni Jinja, pour constater qu'il y avait quelques fleurs, que les bourgeons étaient prometteurs... Sur le campus du Riken, il y a beaucoup de cerisiers : c'est un lieu de promenade formidable pour Hanami. Mais pour le moment, rien, ou presque, juste deux-trois fleurs qui apparaissent par-ci, par-là. J'ai été vérifier au parc de wako, pareil... Les quelques cerisiers qui ont devancé leurs petits camarades sont pris d'assaut par les étourneaux, bulbuls et autres mejiros qui s'en donnent à coeur joie pour boulotter tout ce qui est rose et qui leur passe sous le bec, mais rien de bien impressionnant.

Pour finir, aujourd'hui, j'ai fait comme le monsieur de la télé : j'ai été voir au Yasukuni Jinja... Eh bien ce n'est pas fameux. Les cerisiers qui font la fierté de ce sanctuaire sont encore vierges de toute fleur (à part effectivement une petite touffe sur ce qui est peut-être l'arbre "référence", difficile à dire), et c'est un peu problématique parce que le "Hanami Matsuri" du Yasukuni Jinja a lieu ce week-end... Tout est en place : les stands, les bâches, les lampions, les performances de chanson japonaise, tout. Il ne manque que les stars, les fleurs de cerisier... Et pour couronner le tout, la météo (la vraie cette fois, celle du temps qu'il fait) annonce temps gris pour samedi, pluie pour dimanche!

Dimanche 03 Avril 2005

Tokyo Anime Fair

Un petit tour à la Tokyo Anime Fair, la grand-messe annuelle du film d'animation japonais, qui se déroulait au Tokyo Big Sight, tout au bout d'Odaiba. Pour aller là-bas, c'est un peu long, mais pas compliqué : avec la Yurakucho Line de terminus à terminus (Wako-Shi vers Shin-Kiba, 24 stations plus loin) et deux stations avec la Rinkai Line, il faut un peu plus d'une heure, de quoi bouquiner tranquillement... Le parc d'expositions est assez impressionnant, espèce de pyramide tronquée et inversée posée sur quatre immenses piliers de verre et d'acier, placée au milieu d'une esplanade de béton. Au loin on distingue la partie d'Odaiba la plus connue, située sur la baie face à la ville, avec le Fuji TV Building et les grands centres commerciaux ou parcs d'amusement. Dans une autre direction, on aperçoit la nouvelle éolienne, construite sur le front de mer, et qui est censée personnaliser la nouvelle politique écologique de la ville. Heureusement qu'il y a foule et qu'il fait beau, parce que c'est un coin qui doit facilement pouvoir devenir peu engageant... La palme revenant sans conteste à Shin-Kiba, quartier sans âme et franchement sinistre.

Dans le grand hall qui accueille la Tokyo Anime Fair, par contre, l'ambiance est à la fête! Quelque chose comme 70.000 visiteurs pendant le week-end, beaucoup de monde donc dans les allées, au milieu des stands présentant les travaux des différents studios d'animation nippons, avec tout le décorum attendu : hôtesses distribuant des cadeaux (autocollants, pochettes plastiques, livrets, etc...), personnages gonflables suspendus au plafond, musique et sons divers au volume plutôt élevé, et mascottes se faisant prendre en photo avec des enfants... Difficile de tout voir, et surtout de tout comprendre, tout étant bien sûr en japonais. Mais les images parlent d'elles-mêmes, et c'est bien sympa de voir les expositions (mention spéciale pour la galerie "Anpanman", le super-héros brioche fourrée à la pâte d'azuki...), de (re)découvrir certains personnages de mangas, comme Naruto, Astro Boy ou Tetsujin 28...

Jeudi 07 Avril 2005

Full bloom!

Voila, avec le beau temps est enfin arrivé le moment où les cerisiers sont pleinement en fleur... Difficile de ne pas en profiter, du coup j'ai passé un peu de temps au Wakojurin Koen, le petit parc situé à proximité de chez nous, et hier j'ai été faire un saut entre Ikebukuro et Otsuka. A proximité du Kishimojin, le sanctuaire situé juste à côté de la Toden Arakawa Line, je suis tombé un peu par hasard sur l'allée menant au Homyo Ji : bordée de nombreux cerisiers, c'est visiblement un endroit apprécié des habitants du quartier... Les enfants en particulier semblent beaucoup aimer ramasser à pleine main les pétales déjà tombés, pour les garder ou les rejeter comme des confettis. La suite du parcours, entre Minami-Ikebukuro et Otsuka, est vraiment agréable : pas forcément beaucoup de sakuras, mais d'autres arbres et plantes sont en train de décorer les paysages de leurs couleurs... Je me suis fait accueillir au Gokoku Ji par les cris des corbeaux certainement mécontents d'être dérangés, c'est toujours un plaisir!

Aujourd'hui, parce que ce n'est pas forcément la peine de faire des kilomètres alors qu'on a un panorama splendide autour de nous, j'ai fait "hanami" sur le campus du Riken. C'était assez amusant de croiser tous les conjoints "inoccupés" de chercheurs, l'appareil photo en main, à la recherche du plus beau point de vue... Pour fêter le passage au printemps, ce soir il y a une "Sakura Party" organisée par l'institut, "free food and drink" bien sûr, nous allons donc essayer d'en profiter pleinement!

Vendredi 08 Avril 2005

Sakura & Hanami

C'est de saison... Hier donc, il y avait la "Sakura Party" organisée par le Riken, pour marquer le passage au printemps. Le rituel commence avec le discours d'introduction (à peu près inaudible), normal. C'est ensuite la mise en perce du tonneau de saké, au couvercle brisé à coups de maillets (j'aime bien ce saké : il a le goût du fût, accentué par le "ki masu", la coupe carrée en bois de cèdre dans lequel il est servi). Enfin tout le monde peut se ruer vers les tables pour réussir à attraper suffisamment de choses à manger... Il y a du choix, mais les quantités sont limitées, et vu les appétits nippons, il vaut mieux se dépecher et faire quelques réserves! La soirée était rythmée par le son du koto et de la flûte, trois musiciennes étant présentes pour jouer une partie d'une oeuvre assez classique, d'après le programme... Nous avons terminé avec l'événement de ces soirées du Riken : le Bingo! Malheureusement la miss n'était pas chanceuse ce soir, elle n'a rien gagné...

Ce midi, plutôt que d'aller à la cafet' comme d'habitude, avec l'équipe du labo presque au complet nous avons cédé au traditionnel Hanami en allant pique-niquer sous les sakuras (ou presque... on va dire pas loin des sakuras!), profiter du beau temps. C'est tellement agréable... C'est à se demander pourquoi il n'y a que pendant la saison des cerisiers en fleurs qu'on peut se permettre de se vautrer sous les arbres comme ça! Après ce petit déjeuner champêtre, je suis parti faire un saut dans le centre de Tokyo. Après un petit passage rapide au TIC pour récupérer le Metropolis de la semaine (mon quart d'heure de gloire à la Warhol est arrivé : le magazine a choisi une de mes photos pour illustrer sa rubrique "photo of the week", waaaah!), direction les douves autour du Palais Impérial... Plus d'une heure et demie de marche pour rejoindre le Kitanomaru Koen, je n'étais vraiment pas seul sur le coup pour admirer les cerisiers au bord de l'eau, mais ça valait la peine!

Lundi 11 Avril 2005

De Narita à Yoyogi

Week-end à Narita, la ville située à quelques minutes de train de l'aéroport international - une ville que l'on traverse en allant prendre l'avion, en revenant, mais où on ne s'arrête d'habitude jamais. Le beau temps étant de la partie, un festival de tambours japonais (taiko) était prévu pendant le week-end, c'était donc une bonne idée... nous sommes arrivés à Narita un peu après quinze heures, après l'habituel trajet depuis Wako-Shi : Tobu Tojo Line, Yamanote Line, Keisei Line. La seule vision de Narita que nous avions jusque là, c'était l'aperçu fugitif de la pagode dominant la ville, des maisons juchées sur les collines, un centre ressemblant à tous les centres villes de banlieues tokyoïtes, organisé autour de la grande surface locale... Mais à peine sortis de la station, nous avons étés agréablement surpris : côté nord, la rue menant au grand temple Narita San (qui fait quand même partie des trois ou quatre temples les plus visités au Japon) est réservée aux piétons, elle est bordée de petites boutiques et de restaurants traditionnels, et l'ambiance de festival est des plus heureuses... Avant d'attaquer la visite du temple, nous voulions passer à l'auberge confirmer la réservation et déposer notre sac. Après une petite marche d'une vingtaine de minutes sur Omote-Sando, nous sommes arrivés au Kirinoya Ryokan. Le propriétaire, après nous avoir reçu très cordialement, nous a demandé ce que nous voulions pour le petit déjeuner (un peu désolé peut-être de voir que sa proposition de menu japonais n'avait pas beaucoup de succès), puis nous a indiqué le chemin le plus court pour rejoindre le parc situé au pied du Narita San. En nous précisant bien qu'il fallait vite profiter des cerisiers en fleurs...

Effectivement, le parc est splendide. La grande pagode au sommet de la colline est franchement décevante, construction de béton trop récente pour avoir un quelconque intérêt, de même pour le grand hall. Les autres bâtiments sont par contre pour la plupart assez anciens, très beaux, particulièrement la petite pagode à trois étages, très colorée, baignant dans la douce lumière du soir... Dans la cour principale, avec une foule assez importante, nous avons assisté à un spectacle de tambours : d'abord une troupe de Nakano, très classique, puis des musiciens-danseurs venus de Corée, pour une chorégraphie tres visuelle et rythmée, suivis d'une partie un peu décalée, très "Puy du Fou", assurée par des musiciens venant d'Okinawa, pour finir à nouveau par une démonstration classique de tambours, petits et gros. En repartant dans la ville à la recherche d'un resto de ramen (indispensable pour se réchauffer), nous avons eu une surprise très plaisante : tous les trottoirs bordant les boutiques et restaurants d'Omote-Sando étaient recouverts de petites bougies, seules à apporter un peu de lumière chaude dans cette rue autrement plongée dans le noir... Après ce bon bol de ramen tant attendu, dans un petit resto sympa (le genre où, en toute simplicité, on partage sa table avec d'autres pour un remplissage optimal de la salle), retour au ryokan pour une nuit un peu difficile : les chambres japonaises sont en effet trop sensibles à la lumière et au bruit...

Le dimanche matin, après un réveil (si l'on peut dire, quand on ne dort pas vraiment) matinal et une course à la douche avec un trio d'Américains, nous avons eu droit à notre petit-déjeuner non japonais (difficile de l'appeler vraiment "occidental"...) : omelette froide, thé vert et jus d'orange, toasts beurre et confiture, haricots rouges confits, soupe de maïs chaude, yaourt... Autant dire un festin! Difficile de finir, d'autant qu'on voyait l'heure passer et les plats arriver encore et toujours... Nous nous sommes finalement mis en route un peu après huit heures. Sur la route, alors que je prenais quelques photos rapides de la grande porte du Narita San (qui était plongée dans le noir hier), nous nous sommes fait klaxonner par une voiture, chose plutôt inhabituelle au Japon : en fait c'était le propriétaire du ryokan qui voulait absolument nous conduire à la station! Après quelques conseils avisés ("profitez aujourd'hui des cerisiers, demain tout sera tombé"), il nous a laissé partir.. Un drôle de bonhomme, en tous cas : il nous a dit ainsi qu'il descendait de la plus vieille famille de Narita, son nom étant "Chiba", comme la préfecture où se trouve la ville. Famille de samouraïs, bien entendu, comme c'était facile de le deviner à voir les nombreuses armures exposées dans son auberge...

Dans l'après-midi, de retour à Tokyo, nous avons décidé d'aller à Yoyogi, profiter (suivant ainsi les conseils de M. Chiba) des cerisiers en fleurs. Au Meiji Jingu tout d'abord, où nous sommes tombés sur un mariage traditionnel, puis du côté d'Harajuku ensuite : changement de style avec les costumes gothiques de sortie, de plus ou moins bon goût! Au Yoyogi Koen, la foule était vraiment impressionnante, massée là pour Hanami (je n'avais jamais vu autant de monde dans ce parc). Comme la journée n'était pas encore trop avancée (l'avantage de la commencer tôt), nous nous sommes ensuite dirigés en métro vers le cimetière d'Aoyama, avant de revenir à pied jusqu'à Harajuku prendre un verre en terrasse...

Et ce matin, peut-être pour secouer un peu les cerisiers et accélérer la chute des fleurs, on a eu droit à un nouveau tremblement de terre (l'épicentre était situé dans la région de Chiba, où nous étions ce week-end), pas ressenti très fortement chez nous, assez cependant pour nous réveiller...

Mercredi 13 Avril 2005

Tokyo sous la pluie

Pas de chance, ce début de semaine n'était pas placé sous le signe du soleil. Cependant, au fil de pérégrinations tokyoïtes, de Ginza à Omote-Sando, de Ueno à Akihabara, on se rend compte que finalement la pluie peut ajouter un peu de charme à certains endroits... Mais c'était surtout un temps idéal pour quelques visites de musées. Au toujours sympathique Ota Museum of Art, où il faut quitter ses chaussures pour chausser des clapettes avant d'entrer, il y a en ce moment les pièces maitresses d'Hiroshige. A l'incontournable Tokyo National Museum, l'exposition permanente était complétée par une pièce unique, la "Bosatsu" du Chuguji de Nara. Du côté de Shinjuku, la galerie epSite proposait une balade sous-marine dépaysante et colorée. Malgré la présence des tournesols de Van Gogh, le parcours du Sompo Museum of Art était par contre un peu décevant... Mais la vue de Shinjuku sous la pluie, depuis le 42ème étage, fait toujours son effet! La grosse déception de la journée restera cependant le musée de bonsaïs : on s'est rendu compte devant la porte qu'il était fermé depuis novembre dernier, parce que les bonsaïs, eux aussi, "need to have some rest"...

Hier, après le musée de Ueno, nous avons testé un petit resto de ramen situé juste à côté de la station. Assez folkorique... A l'entrée, le choix se fait avec l'habituelle machine à tickets (et là le choix est rapide, il n'y a qu'un seul bouton possible pour les ramen, les autres étant réservés aux suppléments). Munis de nos précieux tickets (il faisait faim, à 16h!), nous avons donc pris place dans le restaurant. Première surprise : pas de tables, il n'y a qu'un comptoir avec un alignement de box individuels... Pas facile de papoter, du coup, mais c'est le but : les affiches disposées un peu partout dans la salle sont assez claires. Ici, on ne fume pas, on ne téléphone pas, on ne bavarde pas... L'endroit idéal pour le salaryman qui vient avaler son bol de soupe en vitesse, en étant certain de ne pas être dérangé par un voisin peu discret! Deuxième surprise, sitôt assis, le serveur nous a donné une feuille à remplir pour "customiser" notre soupe : quantité de gras dans le bouillon, avec ou sans viande, avec ou sans ciboule, quantité d'épices et de "secret sauce", fermeté des pâtes... C'est vraiment la soupe de ramen individualisée de manière on ne peut plus rationelle!

Lundi 18 Avril 2005

Sushis du matin...

Passage obligé lors de toute visite de Tokyo, le marché aux poissons de Tsukiji était l'objectif de la matinée de vendredi. Heure de pointe oblige, le trajet dans la Yurakucho Line s'est révelé un peu dur, tout au moins jusqu'aux quartiers administratifs situés entre Iidabashi et Nagatacho, là où le métro se vide comme par enchantement de la plupart de ses "salarymen" aux costumes sombres. L'ambiance au Tsukiji est revigorante, l'agitation qui règne dans les allées, le vrombissement des véhicules qui transportent le poisson, les couleurs vives ôtent toute envie résiduelle de dormir... En sortant du marché, après un petit tour dans les ruelles avoisinantes, elles aussi bordées de boutiques vendant majoritairement des produits se rapportant de près ou de loin au poisson, nous sommes allés déguster un "Maguro Seto" au Sushizanmai le plus proche. Le poisson cru y est fondant, et le menu suffisament consistant pour couper la faim qui commence à se faire sentir quand on est debout depuis quatre heures...

Comme la journée s'annonçait plutôt belle, nous avons continué notre promenade... A deux pas du Tsukiji, au pied des tours de Shiodome, le jardin japonais Hama Rikyu avait encore quelques cerisiers en fleurs à nous proposer. Par contre, l'étang était envahi d'algues, que des jardiniers essayaient tant bien que mal de récupérer à la fourche depuis les berges. Le varech en train de sécher au soleil ne pouvait que me faire penser avec un peu de nostalgie à la lointaine Bretagne... Puis, après le jardin, direction Asakusa : le Senso Ji et sa pagode, Nakamise Dori et ses boutiques, et l'agitation habituelle de ce vieux quartier populaire! Difficile de dire si c'est une période de l'année propice aux mariages, mais ce matin là, encore une fois, nous avons pu assister à une procession traditionnelle : devant le sanctuaire Asakusa Jinja, les prêtres et les mariés rejoignaient l'autel, protégés du soleil par une ombrelle rouge... A travers les petites rues commerçantes, nous sommes ensuite allés à Kappabashi, le quartier des magasins proposant tout, tout, tout pour les restaurants, des reproductions de plats en cire au lanternes peintes en passant par la vaisselle et les ustensiles de cuisine. Pour terminer la journée, traversée de la baie de Tokyo avec la Yurikamome, le monorail qui emprunte le Rainbow Bridge pour rejoindre l'île artificielle d'Odaiba, et une petite marche au bord de l'eau. Retour à Wako-Shi bien crevés... Avant d'attaquer la soirée chez Doma Doma, un izakaya du centre de Wako-Shi. L'occasion de goûter quelques nouveautés : pousses de bambou grillées, soupe de riz et poisson, et bien sûr le cocktail-sakura de saison!

Enfin, pour finir la semaine : Kamakura. Nous sommes arrivés juste à temps pour assister au Yabusame au sanctuaire Tsurugaoka Hachimangu. Dans la Yokosuna Line, le train qui relie Tokyo et Kamakura en une heure environ, nous avons eu le malheur de tomber sur un Japonais passablement ivre, qui a commencé à nous parler (en japonais bien sûr), de manière totalement incompréhensible... Le train ne partait pas, nous commencions à nous demander quoi faire pour se débarrasser de l'éméché de service qui commençait à s'énerver sur les Chinois, les Japonais et les Coréens, quand une annonce salvatrice (également incompréhensible) a fait réagir quelques personnes dans le wagon. Une jeune fille nous a fait signe de sortir du train, avant de nous demander si ça allait... Puis nous sommes remontés dans une autre voiture, un peu plus loin, avant que le train ne finisse par partir avec vingt bonnes minutes de retard. Pour le Yabusame, coup de chance, nous avons trouvé une place en bout de piste, à quelques dizaines de mètres de la dernière cible. Impressionnant de voir ces montures arriver au grand galop, le cheval livré à lui-même pendant que le cavalier décoche ses flèches... Certains chevaux étaient vraiment nerveux, ce qui peut se comprendre vu la foule et la tension ambiante. Un bien beau spectacle...

De là, nous sommes ensuite descendu vers la station de Kamakura pour prendre le train vers Hase, où se trouvent le Hase Dera et le Kotoku-In, qui abrite le Daibutsu, le grand Bouddha. C'est un vrai plaisir de voyager avec la Endonen Line : les deux wagons passent sur une ligne serpentant entre les maisons, les petits jardins, tellement près qu'on pourrait toucher les murs. Il n'y a pas la place pour deux trains : il faut attendre certaines stations pour que les véhicules se croisent... Au Hase Dera, deux bonnes surprises : la statue de Kannon, de 11 mètres de haut, est splendide, et le point de vue sur Kamakura et la baie est très agréable. Nous avions raté ce temple lors de notre dernière visite dans cette ville, c'était une erreur! De là, nous avons continué notre route pour aller admirer le large visage de bronez, serein au possible, du Daibutsu. Toujours impressionnant... Comme il n'était pas encore trop tard, nous avons décidé de remonter à pied vers la station de Kita-Kamakura, en faisant halte dans deux sanctuaires un peu écartés des sentiers battus : tout d'abord, un petit sanctuaire perdu sur une colline, abrité derrière une longue rangée de torii au bois rongé par les ans, puis au Zeniarai Benten, célèbre pour son eau qui "lave" l'argent (sale ou pas, l'important étant d'en avoir plus à la fin...). La dernière partie avant la station s'est faite dans la nuit tombante, sur un chemin un peu escarpé et pas du tout éclairé, qu'un jeune couple nous avait déconseillé : "Abunai"... Mais pas tant que ça! Encore une bonne journée de marche, vraiment agréable...

Mardi 19 Avril 2005

Visiteurs d'avril

Nos visiteurs d'avril sont arrivés pile à l'heure hier soir à l'aéroport de Narita, avec tous les bagages (y compris la poussette!) et une petite nièce en pleine forme... Retour à Wako-Shi, une fois n'est pas coutume, avec le NeX (Narita Express) : beaucoup plus confortable, puisque les sièges sont réservés et les banquettes spacieuses, plus pratique également puisque il est direct pour Ikebukuro. Cependant ce n'est pas très intéressant point de vue temps, on va largement aussi vite avec la Keisei... Nous sommes arrivés à l'appart un peu avant 22 heures, le temps de baigner la petite, de manger quelques gyozas accompagnés de riz à la chinoise et de boire une petite tisane, et c'était l'heure d'un repos mérité pour les voyageurs!

Vendredi 22 Avril 2005

Ueno, Asakusa, Wako-Shi...

Journée de mercredi pluvieuse, très pluvieuse! C'est donc à l'abri du Musée National de Ueno que nous avons passé l'après-midi, à parcourir les galeries représentatives des grandes périodes de l'art japonais. Dans le parc de Ueno, alors que le temps commençait à s'améliorer, nous avons fait une pause goûter sur un banc, bien placés pour assister à l'une de ces répétitions de chorégraphies (une danse genre "Macarena", sur de la bonne J-Pop de base) que les jeunes tokyoïtes aiment faire en groupe dans les espaces publics. Un sans-abri posé sur un banc à côté nous a même gentiment donné quelques cartons de son stock personnel pour que l'on puisse s'asseoir au sec! Nous avons quand même pu profiter un peu du parc, de ses allées et de ses chats, en retournant vers la station...

Hier, jeudi, retour du beau temps, direction Asakusa pour la promenade du jour. Entre le Senso Ji et les ruelles commerçantes il y a de quoi faire... Nakamise Dori a eu beaucoup de succès, avec toutes ces petites boutiques alignées à la suite les unes des autres, qui vendent tout ce qu'il faut pour faire un cracking éclair! Dans la cour, devant la grande pagode et devant le sanctuaire Asakusa Jinja, il y avait déjà les "Koi no Bori", ces grandes manches à air représentant des carpes, suspendues au vent à l'approche du "Kodomo no Hi", le jour des garçons. Très coloré... Il n'y avait pas trop de monde, c'était donc plutôt agréable de trainer dans le quartier.

Le retour par contre a été un peu plus difficile, la Yamanote étant plutôt fréquentée à l'heure à laquelle nous avons repris le chemin de Wako-Shi. Le vendredi est donc consacré au repos, journée tranquille avec juste un tour au parc Wakojurin, là où il y a des chiens bien sympas, habillés pour la plupart...

Lundi 25 Avril 2005

Neko Bus à Mitaka

Vers midi on s'est mis en route pour Mitaka, dans la partie ouest de Tokyo : la Yamanote était un peu chargée, surtout du côté de Shinjuku... Il y avait moins de monde dans la Chuo Line, heureusement. On est descendu à Kichijoji pour aller déjeuner dans le très agréable parc Inokashira, au son de l'harmonica...

Puis, c'est parti pour la visite du Musée Ghibli. Depuis quelque temps, nous connaissons tous Totoro par coeur... Vu qu'on voit - grâce à notre petite nièce - le DVD en boucle tous les matins! Le musée est très chouette, pour les grands et les petits : une première pièce présente différentes méthodes existantes pour réaliser une animation à partir de dessins ou de figurines, en utilisant le mouvement et les jeux de lumière. Les pièces suivantes montrent toutes les ressources nécéssaires à la création d'un dessin animé : esquisses, scupltures, storyboard, palettes de couleurs... Impressionnant. La partie préferée des enfants est certainement le "Neko Bus", le chat-bus en fourrure énorme, dans lequel les ils peuvent jouer, faire des roulade, lancer des peluches et se jeter, sous l'oeil attentif de sympathiques gardiennes ... La visite s'est terminée par une projection de quelques courts des studios Pixar, toujours très drôles. Nous sommes revenus ensuite tranquillement par le parc, s'arrêtant pour y prendre un goûter (enfin, surtout ceux d'entre nous en âge de biberonner) devant le sanctuaire bordant le plan d'eau.

Dimanche matin, nous sommes parti pour Yoyogi déjeuner sur les pelouses des jardins du Meiji Jingu. Nous avons croisé beaucoup d'écolières en costume de retour du tir à l'arc, avec le "yumi" si reconnaissable par sa taille. Pendant la visite du sanctuaire, nous avons encore vu un mariage Shinto, qui ajoute toujours une touche folklorique à l'environnement.... Sans trainer à Harajuku, où la foule commençait à se concentrer autour des gothiques de service, nous sommes partis vers le Yoyogi Koen, passer un petit après-midi tranquille... Toujours autant de monde dans le parc, pas forcément facile de trouver un passage assez silencieux pour ne pas réveiller la petite, surtout du côté des rockabilly qui mettent la sono à fond pour se déhancher! La visite au parc était aussi l'occasion de manger quelques yakisoba... Comme l'après-midi touchait à sa fin, et que le froid commençait à tomber sur Yoyogi, nous sommes rentrés assez tôt à l'appart. En choisissant l'option métro cette fois, avec une petite marche sur Omote Sando, surtout pour éviter la foule maintenant vraiment très compacte à l'entrée de la station Harajuku...