Ambiances Nippones...

en images

Août 2005

Mercredi 10 Août 2005

Un peu de retard...

Avec le départ de nos derniers visiteurs, c'est la dernière grande ligne droite vers le retour en France fin septembre qui s'approche. En deux années de présence sur le sol nippon, on a accumulé beaucoup de choses, souvenirs et papiers, gadgets et fringues, livres, tapis... Reste à faire un peu de tri dans tout ça, voir ce que nous allons rapporter et ce qui restera ici, un grand ménage en perspective! En attendant, il a fallu prolonger les visas qui arrivaient à expiration, et il nous reste à passer à la mairie de Wako-Shi pour renouveler les "Alien Registration Cards"...

Sur le site, pas mal de retard à combler : quelques petites choses à raconter et de nombreuses photos à trier. Pas facile de s'y mettre à fond avec cette chaleur moite qui annihile toute volonté, avec Tenchu qui attend sur la PSP... Plutôt envie de somnoler en écoutant le chant des "semi", ces grosses cigales si typiques du Japon, qui apparaissent de manière très éphémère durant le plus fort de l'été!

Mercredi 10 Août 2005

Les aoûtiens, épisode 1

Nos derniers visiteurs en date (et qui risquent bien de le rester, puisque c'est nous qui allons bientôt quitter le Japon) sont arrivés vendredi 22 juillet, une semaine tout juste après le départ de nos juilletistes. Plutôt qu'une introduction à la cuisine japonaise, notre premier dîner tous les quatre a été un vrai rêve d'expat : jambon cru et saucisson des Abruzzes en provenance direct de notre petit traiteur italien préféré de Rennes, et petit rosé de m'sieur Nicolas! Ensuite, pour commencer tranquillement la découverte de Tokyo, nous sommes allés le samedi à Ueno, tenter de profiter un peu de la fraicheur du parc... Forcément, après une nuit de récupération post - voyage en avion de 12000 kilomètres, nous ne nous sommes pas mis en route très tôt! La première visite a donc été pour le Tosho Gu, le sanctuaire doré datant du début du 17ème siècle, aux horaires d'ouverture contraignants... Dans le parc de Ueno, le festival d'été commençant tout juste, les abords du lac étaient décorés de lanternes (publicitaires bien sûr), et diverses petites brocantes étaient installées, soit autour du lac, soit dans les grandes allées près des musées. C'est là, en sortant d'une rangées de tentes abritant des stands de céramiques et de vaisselle japonaise, que le plus violent tremblement de terre depuis 13 ans est arrivé... J'ai senti la terre vibrer, vu un lampadaire osciller, mais ce n'était pas très fort : les autres, qui marchaient, n'ont strictement rien ressenti!

La journée s'est terminée tranquillement au bord du lac, le Shinobazu no Ike, embelli par quelques fleurs de lotus apparaissant à sa surface, un groupe de musiciens nous faisant profiter au passage d'une démonstration de Taiko, les tambours japonais. Histoire de remplir encore un peu plus les futurs bagages du retour, la miss a craqué dans la petite brocante au bord du lac sur un ancien Maneki Neko aussi sympa que volumineux! C'est quand nous avons voulu rentrer sur Wako-Shi que nous avons compris qu'il s'était vraiment passé quelque chose dans l'après-midi : la gare JR de Ueno était totalement bloquée, aucun train (sur la Yamanote tout au moins) ne circulant... Nous nous sommes rabattus sur le métro, fonctionnel mais bondé comme jamais! Une sympathique entrée en matière sur les transports en commun pour nos visiteurs, c'est sûr. Nous avons vu ensuite aux infos que le seisme de 16h35 a entrainé l'arrêt pendant quelques minutes des aéroports de la ville, et pendant plusieurs heures des principales lignes de train, provoquant quelques difficultés sur les retours en banlieue...

Le lendemain, dimanche oblige, nous sommes allés du côté de Shibuya-Ku... Après une petite marche au calme entre Yoyogi et le Meiji Jingu, nous sommes passés à travers la foule de "Gothic Lolitas", de touristes curieux et de photographes un peu voyeurs amassés sur la place d'Harajuku, pour bifurquer sur Takeshita Street avant de redescendre sur Shibuya. Grosse foule, comme d'habitude... Pour retrouver un peu de calme, nous sommes repartis ensuite pour Ginza (si, si, Ginza est calme, comparé à Shibuya...), dire bonsoir à Godzilla et faire un tour sous la Yamanote, respirer la fumée des restaurants à yakitori aux lanternes rouges. Nous sommes passés en coup de vent au Sony Building qui avait pour l'été retrouvé son aquarium géant (et dans lequel - je parle du building, pas de l'aquarium - nous avons tenté un "rallye aux tampons", qui a malheureusement échoué à quelques minutes près : le temps de redescendre avec notre feuille entièrement tamponnée, le stand aux cadeaux était fermé), avant de traverser le TIF et de reprendre le métro pour rentrer à Wako-Shi...

Lundi, changement complet d'atmosphère : nous quittons la mégapole pour aller respirer l'air des montagnes environnantes, dans le parc national de Chichibu Tama. Nous avons choisi le Mont Mitake, situé dans la région d'Okutama, tout à l'ouest de Tokyo : de Wako-Shi, il suffit de deux heures de train avec quelques changements (Asakadai, Nishi-Kokubunji, Tachikawa, Ome) pour rejoindre la petite ville de Mitake. Contrairement à hier, il n'y a pas foule... Comme nous sommes là pour marcher, nous délaissons le bus et le téléphérique pour rejoindre à pied le sommet du Mitake San, à quelques 930 mètres d'altitude. Au début la route grimpe doucement, mais plus on avance et plus la pente se corse! Passé la station de téléphérique, nous empruntons une jolie mais usante petite route serpentant entre les cèdres, sur laquelle quelques mini-camions circulent tant bien que mal, s'y reprenant à plusieurs fois pour franchir les virages les plus serrés. Franchement, je n'aimerais pas avoir à faire un démarrage en côte ici! Après environ trois heures de marche, nous sommes arrivés au Mitake Jinja, le sanctuaire situé au sommet. En sueur, forcément, vu la température... Et nous avons été accueillis en franchissant la torii principale par une pluie rafraichissante, mais peu idéale pour la vue. Le sanctuaire, situé en haut d'une volée de marches, gardé par deux lions féroces, est très agréable, le cadre est majestueux et le panorama par temps clair doit être magnifique... Là, entre la pluie et les nuages bas, difficile de voir grand chose, mais cela contribue à rendre l'atmosphère un peu étrange! Heureusement pendant la descente le temps s'est amélioré, contrairement à l'état de certains genoux ... De retour dans la vallée, nous avons fait une pause dans le lit de la rivière Tama, survolée par des échassiers et quelques rapaces, avant de repartir vers Wako-Shi, retrouvant au passage la foule de 18h dans les trains oranges de la Musashino Line...

Jeudi 11 Août 2005

O Tanjobi Omedeto!

"O Tanjobi Omedeto Gozaimasu", bon anniversaire en japonais : cela fait aujourd'hui deux ans, jour pour jour, que nous avons quitté la France pour venir poser nos valises à proximité de Tokyo, dans cette charmante petite ville de Wako-Shi. Je me souviens qu'à peine arrivé de l'aéroport, après avoir pris une petite douche et changé de fringues, nous étions repartis pour Ikebukuro, complètement crevés, manger une bonne soupe de ramen...

Jeudi 11 Août 2005

Les aoûtiens, épisode 2

Mardi 26, c'était le début du "Japanese Neuroscience Meeting" organisé sur trois jours à Yokohama, dans le centre de congrès Pacifico à Minato Mirai. Trois jours durant lesquels la miss devait se rendre à Yokohama de bon matin... Nos visiteurs ont eu un peu de mal à émerger ce matin, quelques restes de fatigue du voyage certainement! Le typhon n°7, Banyan, était prévu pour arriver sur la région de Tokyo mercredi, mais dès mardi le temps était orienté à la pluie. Difficile donc de prévoir une grande promenade, nous sommes repartis du côté de Ginza pour aller récupérer quelques infos sur les chemins de randonnée à l'Office du Tourisme. Nous avions l'occasion de repasser également au Sony Building pour valider enfin notre "rallye aux tampons", mais les feuilles sont restées à l'appart... Pas envie de tout recommencer, nous avons donc laissé tomber pour cette fois. Sous une petite pluie fine, nous sommes aller grignoter à Hibiya Park quelques "Hiyashi Chuka" à emporter, achetées au combini le plus proche... Nous avons trouvé une place sur l'un des bancs qui dominent le plan d'eau du parc, et sitôt assis quelques chats (en particulier une mère et ses petits chatons trop kawaiiiii) sont venus mendier quelques restes, imités un peu plus tard par deux corbeaux peu craintifs. Après la pause déjeuner, nous nous sommes mis en route pour longer les douves du Palais Impérial et rejoindre les jardins situés au nord. Mais à peine arrivés devant Niju-Bashi, nous avons été surpris par une pluie diluvienne, à croire que le typhon Banyan était en avance de quelques heures! Nous nous sommes donc rendu en catastrophe à la station de métro la plus proche, Sakuradamon, pour rentrer, trempés, à l'appart... Mais au final même la miss a pu rentrer sans problème, et nous avons regardé aux infos du soir l'avancée en direct du typhon n°7, son arrivée sur les côtes avec un peu d'avance effectivement. Grosses pluies (350 mm d'eau en deux jours sur Tokyo) et fortes perturbations, comme d'habitude...

L'avantage du typhon, c'est que le lendemain de son passage le temps est en général splendide! Et ce mercredi ne fait que confirmer ce fait : grand soleil, ciel bleu, air pur... Nous sommes partis rejoindre la miss à Yokohama pour déjeuner, avec un rendez-vous au pied de l'Hikawa Maru, un ancien paquebot amarré à quelques encablures du quartier chinois. Pendant que la miss faisait le trajet depuis son centre de congrès en métro, on faisait le même chemin depuis Minato Mirai à pied, en longeant la baie : dur, très dur sous le soleil! Après un repas chinois dans ChukaGai et une petite visite du quartier (très kitsch, quand même... surtout le Kantei-byo, ce temple richement - trop, peut-être - décoré et coloré), la miss est repartie pour le congrès. De notre côté, depuis le quartier chinois nous sommes redescendu vers la baie, côté est, pour visiter le Minatonomieruoka Park (littéralement le parc "d'où l'on peux voir Minato") et apprécier le panorama sur la baie de Yokohama. Dans les guides, j'avais vu un jardin japonais réputé, le Sankei-En, et il devait se trouver encore un peu plus à l'est, à priori pas trop loin... En fait, nous avons marché pendant une heure et demie pour l'atteindre, avec, à chaque fois que je demandais à quelqu'un la direction, la même réaction de surprise : "Aruku??" (à pied??)! Au final, pas de regret, c'est peut-être le plus beau des jardins japonais que j'ai vu en deux ans, très complet avec de splendides bâtiments anciens, un lac surplombé d'une belle pagode, une atmosphère très agréable... De quoi me faire pardonner la difficulté d'accès! Moins courageux qu'à l'aller, nous sommes revenus sur Minato Mirai en bus, retrouver la miss au sommet de la futuriste Landmark Tower, 296 mètres d'altitude et l'ascenseur le plus rapide du monde (750m/minute). Nous avons eu la chance de voir (d'apercevoir, d'accord) le Fuji-San au loin, avec un coucher de soleil précédant l'allumage des lumières de la ville...

Jeudi, nous sommes repartis dans la même direction, mais en poussant jusqu'à Kamakura... Avec la Shonan Shinjuku, ligne directe depuis Ikebukuro, c'est bien pratique : on y est en à peine plus d'une heure. De la station de Kita-Kamakura nous avons rejoint directement le Kencho Ji , s'arrêtant juste prendre une petite glace à un distributeur en passant. De là, après la visite du temple, nous avons commencé à escalader les marches menant au Hanso-Bo, le sanctuaire aux statues de Tengu situé en haut de quelques rudes escaliers, au départ du chemin de randonnée que nous voulons faire dans la journée. 250 marches jusqu'au sanctuaire, 415 au total jusqu'à la plateforme de l'observatoire Juouiwa... Une bonne entrée en matière pour s'échauffer les mollets avant d'effectuer les cinq kilomètres de la "Ten-En (Kamakura Alps) Course"! Le chemin de rando est agréable, pas difficile, et il offre quelques points de vue splendides sur la région : dans la brume, nous avons entr'aperçu le Fuji-San, encore une fois; Yokohama et ses buildings semble tout proche, et la baie de Kamakura, entourée de montagnes (tellement™...) verdoyantes est comme un petit écrin sous nos yeux... Le plus surprenant cependant reste la faune rencontrée : cigales, papillons, petits oiseaux (souvent entendus, jamais vus), rapaces, chats sauvages ou presque, grenouilles, écureuils, nous avons vu un grand nombre d'animaux différents en une seule journée. Au bout de trois heures de marche dans la verdure, retour à la civilisation dans le centre de Kamakura pour quelques visites de temples et de sanctuaires, avant de pousser avec la Enoden Line jusqu'à Hase pour terminer avec un coup d'oeil au Daibutsu de Kamakura... Petite émotion en me disant que c'était certainement la dernière fois que je le voyais, ce grand Bouddha! Nos visiteurs voulaient absolument goûter l'eau du Pacifique, nous avons eu plus de chance qu'avec les juilletistes : avec le beau temps, la plage de Kamakura est presque agréable, et l'eau est bonne. Nous sommes ainsi retournés à la station de Kamakura prendre le train du retour en longeant la mer, comme si nous n'avions pas encore assez marché dans la journée...

Vendredi, pour finir la semaine tranquillement avant le week-end, nous sommes allés voir l'exposition "World Press Photo 2005" à Ebisu, avant de pic-niquer à Aoyama, dans le cimetière situé au pied de la Mori Art Tower. Mais impossible de tenir en plein air, la température était franchement insoutenable... Nous sommes donc repartis très vite vers le métro, avec une pause au Showroom Honda voir une démonstration (rien que pour nous!) du robot humanoïde Asimo , impressionnant à tous points de vue... Gâtés par l'hôtesse, nos visiteurs ont même eu droit à la photo souvenir aux côtés de la star du jour! Pour fêter ça, nous sommes allés diner tous les quatre chez Doma-Doma, normal... Pas de chance cependant, nous nous sommes retrouvés à côté d'une petite bande de Japonais bien joyeuse, fumant, criant et riant à tout bout de champ, rendant la conversation parfois peu aisée! C'est peut-être ça, finalement, qui a rendu D. malade... J'ai du mal à imaginer que ce soit la bière nippone!

Lundi 15 Août 2005

Tokyo Bay Hana Bi

L'été au Japon, c'est la grande période des feux d'artifice... Rien qu'ici, entre Tokyo et Saitama, en un mois on peut facilement en compter une vingtaine! Il y en a deux en particulier qui sont très renommés : celui de la rivière Sumida, avec 20000 fusées et pas loin d'un million de visiteurs par an, et celui de la baie de Tokyo, tiré entre le Rainbow Bridge et la presqu'île Harumi. Ce dernier "Hana Bi" de la saison avait lieu samedi dernier. Impossible de le rater, donc... Surtout pour la miss : en 2003, nous sommes arrivés au Japon le lendemain du festival ; en 2004 elle était à un congrès à Copenhague, elle n'a donc jamais eu la chance de le voir, ce Tokyo Bay Hana Bi! Dans l'après-midi, nous avons donc pris le métro pour Toyosu, pas loin du terminus de la Yurakucho Line : dans les voitures, les jeunes gens habillés en yukata ou en jimbei étaient visibles de tous les côtés...

Nous sommes sortis à Toyosu, sur l'ensemble d'îles artificielles de Tsukishima gagnées sur la baie à l'époque d'Edo. Autant côté Kachidoki (vers Tsukiji) c'est un quartier sympa, populaire et vivant, autant côté Harumi c'est un peu sinistre, la plupart des terrains sont encore à l'abandon, même si quelques grands chantiers préfigurent l'aspect à venir de cet endroit, qui finira avec de grandes tours d'habitations et de bureaux, entourées de malls commerciaux sur-dimensionnés... La Yurikamome, le monorail qui relie Shiodome à Odaiba, est en train d'être prolongée jusqu'ici, traçant une ligne surélevée visible à grande distance, signe que le quartier gagnera bientôt en fréquentation. Nous avons commencé à nous diriger vers le bout de l'île de Toyosu, un bout de terre perdu au milieu de nulle part, avec pour seul bâtiment le "Gas Science Center", mais l'endroit était interdit, barré par un policier aussi zélé que peu polyglotte... Demi-tour, donc, pour faire comme tout le monde : nous avons rejoint les docks proches du terminal maritime d'Harumi. Grosse foule... Et bonne petite pluie pour nous faire douter : et si le feu d'artifice était annulé? Visiblement les gens autour de nous étaient plutôt confiants, peu étant munis de parapluie (un signe qui ne trompe pas, ici). Le Harumi Futo Park, situé aux premières loges sur le front de baie, a été transformé en espace VIP accessible directement en voiture (alors que le commun des mortels est venu en métro ou a laissé son véhicule loin, très loin de là) ; nous nous sommes contentés des docks, un immense parking recouvert de bâches bleues trop trempées pour être utilisables...

A 19h, le spectacle, menacé par l'orage, a pu commencer sans encombre : une heure et vingt minutes de feu d'artifice sans interruption, le bonheur! J'aurais voulu avoir le Rainbow Bridge en fond, derrière les éclats des fusées, mais ce n'était pas le bon endroit... Tant pis, le spectacle valait largement le déplacement. Le plus dur, dans l'histoire, a été comme souvent le retour : pour revenir à la station avec la foule, prendre le métro, d'abord jusqu'à Shin-Kiba, le terminus, deux stations plus loin - juste pour être sûr d'avoir une place assise - puis jusqu'à Wako-Shi, et enfin rentrer à l'appart, nous avons mis près de trois heures...

Mardi 16 Août 2005

Ca bouge encore!

11h46, ce matin... Un nouveau séisme vient de frapper le Japon, et celui-là on l'a bien senti passer! A l'appart, les murs ont tremblé, les portes et battants ont commencé à vibrer puis à claquer, pendant que toutes les chainettes d'allumage des lustres se balançaient violemment... Dehors, la miss a vu des vélos bouger et quelques arbres osciller. Encore une fois, le plus impressionnant n'est peut-être pas la force des tremblements, mais la durée : l'impression que cela ne va pas s'arrêter...

D'après les informations, une magnitude de 6.8 pour un épicentre situé à environ 300km de Tokyo : sur l'échelle japonaise (qui calcule la puissance ressentie), Saitama était à 4, alors que la préfecture de Miyagiken, proche de l'épicentre, était à 6. Autant dire que le choc a du être plutôt impressionnant là-bas. Et pour la première fois, l'alerte au tsunami a été déclenchée (même si la vague était très peu importante), ce qui n'est pas fait pour rassurer. Comme d'habitude, la télévision est passée en direct sur l'événement, sur presque toutes les chaines : le plus impressionnant, c'est de voir le tremblement de terre à travers l'œil des nombreuses webcams disséminées un peu partout, aux carrefours, aux sommets des buildings, dans les bureaux... (PS : voici une petite vidéo en exemple!)

Mardi 16 Août 2005

Les aoûtiens, épisode 3

Samedi 30 juillet, nous sommes allés faire une petite visite à Asakusa, voir le Senso-Ji et les alentours avant de rejoindre les abords de la rivière Sumida pour se placer en vue du feu d'artifice de la soirée. Le Sumida Hana Bi Taikai, c'est LE gros morceau de l'été, le feu d'artifice le plus important et celui qui attire le plus de monde, forcément... En fait, il y a deux feux d'artifice qui sont tirés en même temps, de deux emplacements différents sur la rivière, au nord et au sud d'Asakusa. L'idéal est d'être placé de manière à voir les deux en enfilade... Pas facile, cependant! Nous nous sommes ainsi retrouvés sur Sakura Bashi, un pont situé entre les deux zones de lancement, assis à attendre le début des festivités. Mais c'était sans compter sur l'organisation à la japonaise de ce genre d'événement : la police a réussi en une heure à dégager totalement le pont, l'interdisant d'abord à la circulation automobile, puis à tous les piétons... Il a donc fallu dégager prestement, sous les aboiements des haut-parleurs et les signes encourageants de quelques (environ un tous les deux mètres) policiers zélés! Nous nous sommes mis à errer le long du Sumida park à la recherche d'un endroit dégagé, ne serait-ce que pour apercevoir quelques fusées... Comme le gros de la foule, nous avons fini par entrer dans le stade situé au bout du parc, où nous avons pu nous asseoir et profiter du demi-spectacle (le feu d'artifice le plus au sud n'était visible que par reflets sur la façade de quelques buildings...), toujours sous la menace d'une perte d'audition avec les gardes instaurant les règles de circulation à grand coups de mégaphone. Beau spectacle tout de même! Nous sommes rentrés en évitant la foule, préférant marcher un peu pour rejoindre la Yamanote à Uguisudani plutôt que de tenter le métro à Asakusa, découvrant ainsi au passage quelques quartiers nocturnement sympathiques...

Le lendemain, nous sommes allés (enfin?) à Akihabara, en passant par Ochanomizu et Kanda (avec, en sortant de la station, un petit détour par le très rouge Kanda Myojin). En rejoignant le sanctuaire, nous avons croisé une Lancia Stratos - vraiment pas le genre de voiture que je m'attendais à voir en vrai, surtout ici. Les ruelles d'Akiba nous on retenu pendant un peu plus de deux heures, le temps d'aller tranquillement flâner de boutique en boutique. Retour à Wako-Shi par le même chemin, mais cette fois en longeant la rivière Kanda pour profiter du panorama de nuit sur Akihabara et les stations de métro, les reflets dans l'eau...

Lundi, pour que nos visiteurs puissent tout de même ramener quelques souvenirs et cadeaux, nous sommes revenus sur Asakusa. Le quartier avait retrouvé son calme de semaine après l'agitation exceptionnelle de samedi, avec toute la foule attirée par Hana Bi. Le temps de faire chaque trottoir une ou deux fois sur une bonne partie de la longueur de Kappabashi, et déjà les emplettes remplissaient quelques sacs volumineux, mais pas très lourds, c'est l'avantage des lanternes... Une fois la partie shopping expédiée, nous sommes descendus vers le Senso-Ji refaire une visite tranquille du temple et des ruelles alentours. Une pause dans un petit resto familial (tenu par une "Obasan" charmante) pour manger quelques nouilles a été l'occasion de déjeuner comme les habitués, devant la télé à plein volume, en écoutant les commentaires parfois moqueurs sur de jeunes sumotoris en plein apprentissage...

Mardi, nous devions nous lever un peu plus tôt que d'habitude pour aller au Tsukiji, le marché aux poissons. Finalement nous y sommes allés pour dix heures... Ce n'était pas la grande agitation post-criée, il y avait peut-être un peu moins de thons prêts pour la découpe que d'habitude, mais dans l'ensemble l'esprit du marché était bien là. Vingt minutes pour faire le tour des étals, plus quelques détours dans les ruelles alentours, et à dix heures et demie nous étions prêts pour attaquer les sushis de thon au Sushizanmai! Dans la foulée, et pour quitter quelques instants la chaleur étouffante du bitume, nous sommes allés nous promener à l'ombre des arbres du Hama Rikyu, le jardin japonais "détaché" situé à quelques pas de Shiodome. Puis, quittant la quiétude légèrement iodée et parfois troublée par quelques relents vaseux du Hama Rikyu, décidément peu gâté par la qualité et le niveau de l'eau de la Sumida, nous avons mis le cap sur Shiodome. A travers la tour Dentsu (forcément peuplée de costards noirs à cette heure de la journée, difficile d'y passer inaperçu), puis en longeant les passerelles de verre et de béton de Shio-Site, nous sommes allés prendre la Yamanote pour rejoindre Shinjuku. Difficile de résister devant la vitrine de Yodobashi... Nous avons quand même réussi à atteindre le quartier des buildings, avec comme objectif principal l'observatoire du TMGO, 45 étages plus haut. L'observatoire sud étant encore une fois fermé, il a fallu patienter quelques minutes devant l'ascenseur nord, pour la montée comme pour la descente... Avec la brume de chaleur plombant le ciel tokyoïte, difficile de voir bien loin, mais rien à voir avec la vision cotonneuse qu'ont eu nos précédents visiteurs, alors que l'observatoire était perdu dans les nuages! Avant de rentrer sur Wako-Shi, nous sommes allés faire un tour dans le Shinjuku Central Park, l'étendue boisée située au pied du building de la Mairie de Tokyo, que l'on voit depuis l'observatoire parsemée d'autant de tâches bleues qu'il y a de cabanes faites de bâches par les sans-abris. Ce parc est assez engageant : pas vraiment joli mais agréable, avec les chants des oiseaux et les bruits des cigales, il offre un espace de promenade plaisant jusqu'au Kumano Jinja ; la vue de ce petit sanctuaire est un peu déroutante avec les tours de Shinjuku en arrière-plan...

Dimanche 21 Août 2005

Le tube de l'été

Tous ceux qui sont venus nous rendre visite au Japon le savent, la meilleure pâtisserie "à la française" (puisque parait-il cela vient de Paris - quoique d'autres indiquent une provenance portugaise ou anglaise, bref) qui existe au pays du soleil levant, c'est le "Melon Pan" brûlant, juste sorti du four... Le bonheur c'est de croiser au détour d'une rue un "Yatai Van", la version moderne de la roulotte avec cuisine équipée, dans lequel les vendeurs ambulants proposent des plats tout chauds : l'odeur de la cuisson du melon pan est tout simplement irresistible. Malheureusement, ce n'est pas toujours facile d'en trouver, des Yatai... Et il faut bien admettre que le melon pan sous plastique, acheté en supérette ou à l'Ito Yokado, n'est franchement pas aussi bon. Heureusement, pour ceux comme moi qui ont placé ce petit pain au top de la gourmandise, il existe une solution : le melon pan en tube! Pour être plus précis, le tube contient la partie "melon", il faut avoir à disposition un morceau de pain pour compléter...

Pour la préparation, rien de plus simple : il suffit d'étaler une bonne couche sur un toast, quelques secondes à griller au four (surtout pas au micro-ondes, c'est ce que j'ai compris du mode d'emploi), et c'est prêt, il ne reste plus qu'à déguster. C'est sucré, on y trouve même un goût de melon ("y'en a!", comme disait Maître Folace) qui n'est pas sans rappeler l'original... D'accord, cela ne va certainement pas révolutionner l'industrie du petit déjeuner, ni mettre en danger le business du melon pan frais, mais ça peut toujours dépanner. Et le tube est vraiment trop classe!

Dimanche 21 Août 2005

Les aoûtiens, épisode 4

Mercredi 3, encore une journée de grosse chaleur... Après les ambiances futuristes des buildings de Shinjuku, place aux vieux quartiers de Tokyo : dans la "Shitamachi", du côté de Yanaka. De Nippori, la station JR, nous avons commencés par rejoindre Yanaka Ginza : une rue commerçante à l'ancienne, où se succèdent les petites échoppes vendant des "senbei" (galettes de riz grillées), les boutiques d'artisanat, les restaurants et de minuscules magasins d'alimentation... Un endroit certainement animé en temps normal, mais avec la chape de plomb posée par ce soleil implacable de début d'après-midi, peu de commerçants étaient assez courageux pour rester sur leur pas de porte, prêts à lancer le traditionnel "Irasshaimase!"... Et vu le peu de monde dans les rues, c'est tout à fait compréhensible! En longeant quelques ruelles, nous sommes remontés sur le cimetière de Yanaka pour retrouver un semblant d'ombre et de fraicheur sous les nombreux arbres qui s'y trouvent. Cet endroit est toujours agréable, peuplé de chats paresseux mais farouches, qui grognent pour la forme avant de disparaitre derrière une pierre tombale si celui qui s'approche trop près a le malheur de ne pas avoir de nourriture à partager... Au son des chants de semi, nous sommes ensuite repartis un peu au hasard vers Kototoi Dori, en faisant quelques arrêts de temps en temps devant les nombreux temples qui bordent les ruelles. Le plus impressionnant d'entre eux est peut-être le Jomyoin, avec sa cour remplie de 84.000 jizos, statuettes alignées en longues rangées symétriques... La promenade s'est terminée de l'autre côté de Kototoi Dori, au Nezu Jinja. Nous sommes arrivés à ce sanctuaire sur la fin de l'après-midi, alors que le soleil commençait à descendre et à teinter ses lumières d'orange, se rendant de plus en plus supportable... J'aime bien le Nezu Jinja, il y règne toujours un calme déroutant, les bâtiments vieux de 300 ans sont assez splendides et l'allée de torii est des plus folklorique. Encore un coin qui fait partie des petites merveilles cachées de Tokyo...

Jeudi, nous avons continué dans la même veine : profitant d'une escale shopping à faire à Ikebukuro, nous sommes partis à travers les petites rues du quartier sud (Minami-Ikebukuro), surplombé par l'imposante hauteur du Sunshine 60. Il y a quelques petites perles dans les arrières d'Ikebukuro, comme le Kishibojin : ce sanctuaire construit en 1666, à la cour plongée dans l'ombre d'un somptueux ginko vieux de 600 ans, est le point de départ d'une promenade "historique" dans Tokyo. C'est donc là le départ d'une sympathique promenade pour rejoindre Otsuka : tout d'abord en longeant la Toden Arakawa Line, le dernier trolleybus encore en service dans la capitale, puis en traversant le cimetière Zoshigaya. Pendant la pause picnic entre deux allées bordées de pierres tombales, l'un des jardiniers du cimetière est venu nous causer, en japonais bien entendu : il voulait savoir si nous avions visité Kyoto (très beau, Kyoto) et Nikko, et surtout si nous étions allés à Disneyland Tokyo! En effet, pour lui, c'est l'attraction numéro un de la capitale nipponne, c'est à voir absolument, ici comme à Paris ou Hong Kong... Sans s'attarder à débattre d'un sujet pouvant s'avérer fâcheux, nous avons repris notre route assez rapidement vers le Gokoku Ji! Dernière étape de la promenade, ce temple, comme le Nezu Jinja ou le Kishibojin, fait partie des rares rescapés des différents tremblements de terre, incendies ou bombardements qui ont frappés Tokyo depuis un siècle... Après le calme de la balade, retour à l'agitation d'Ikebukuro : du côté est de la station, dans le périmètre délimité par Green Dori, Sunshine City et Meiji Dori, il y a en plus du Toyota Amlux et des boutiques de souvenirs, au moins quatre magasins Bic Camera. Beaucoup de monde, beaucoup de bruit... Mais une étendue de choix proposés aux consommateurs à la recherche de produits multimédias qui ne peut que satisfaire les plus exigeants!

Vendredi 5, grosse excursion : la miss ayant réussi à prendre un jour de congé, nous sommes partis tous les quatre pour Hakone... Ce n'est pas de tout repos pour rejoindre cette destination touristique : depuis Shinjuku, il faut prendre tout d'abord un express sur la Odakyu Line pour rejoindre Odawara, puis Hakone Yumoto, au pied des montagnes, déjà plus de deux heures de trajet... Après un brunch dans un petit restaurant à l'ambiance légèrement british (tasses en porcelaine pour le "blend coffee" et petites cuillères dorées, tout de même) et quelques courses, nous avons continué le trajet avec le très spectaculaire Hakone Tozan Train, un petit train qui grimpe dans la montagne en s'enfonçant dans des passages étroits ou le long de larges pentes , sur une voie qui l'oblige parfois à repartir en sens inverse, le chauffeur traversant alors les wagons pour changer de direction... Notre train était un ancien modèle : pas de clim, mais plus de charme et la possibilité d'ouvrir les fenêtres, pour pencher la tête et se faire frôler par les massifs d'hortensias bordant la voie. En 35 minutes le train atteind Gora, 553 mètres d'altitude et point de départ du funiculaire qui s'élève de 200 mètres supplémentaires en neuf minutes, rejoindre Sounzan... Pour accéder au point culminant de l'itinéraire, Owakudani, il faut encore quelques minutes de trajet, en téléphérique cette fois.

Owakudani est un endroit assez étrange : autour d'un ancien cratère, se trouvent des mines de soufre, des bains chauds et des fumeroles à l'odeur si désagréable... La spécialité du coin est d'ailleurs préparée dans les eaux chaudes sulfureuses : il s'agit des "Kuro Tamago", des oeufs durs à la coquille noire qui sont sensés augmenter l'espérance de vie de sept ans (et guérir le cholestérol?). Quelques chemins de promenade étaient fermés, les vapeurs de soufre étant trop dangeureuses en ce moment... Nous sommes redescendus (toujours en téléphérique) jusqu'au lac Ashinoko, prendre le trop kitsch bateau pirate de croisière jusqu'à Moto-Hakone. Après la chaleur étouffante de la montagne, le vent frais du lac était un vrai bonheur... L'après-midi s'est terminé avec une visite du Hakone Jinja, perdu dans les cèdres en surplomb de la célèbre torii sortant des eaux du lac. Pendant que le soleil se couchait tranquillement du côté où doit normalement se trouver l'invisible Fuji San, nous avons rejoint Hakonemachi par l'ancien chemin bordé de cèdres (aujourd'hui surtout bordé d'une route très passante!) qui s'en allait jusqu'à Edo. Fin de journée particulière, avec le "Torii-Yaki Matsuri" : deux grandes torii brûlent sur le lac, pendant qu'un feu d'artifice illumine la scène et que des dizaines et des dizaines de lanternes flottent devant les portes, au gré du vent et du courant... Splendide! Business oblige, le spectacle a été coupé en deux parties, pour permettre de vendre deux tournées sur les bateaux pirates. Et vu les files d'attente, c'est un succès! Mais pour nous, pas de bateau pirate : nous avons abandonné le festival pendant cette pause, le dernier bus pour Odawara partant à 20h20... Et comme à chaque fois, le plus dur dans ce genre d'excursion, c'est le retour : nous sommes arrivés bien après minuit à la maison, dans la foule alcoolisée des derniers trains.

Samedi, petite journée : récupération de la veille et fin de shopping. Retour dans l'après-midi à Kappabashi et Asakusa pour quelques derniers achats avant la fermeture des boutiques. A la nuit tombée, nous sommes passés à Shinjuku faire le tour "by night" habituel, des étroites, sombres et enfumées "yakitori dori" à la large, vivante et bruyante Yasukuni Dori surchargée de tant d'enseignes lumineuses. Puis direction Ikebukuro, manger une bonne soupe de nouilles brûlante : les ramen sont tellement de saison!

Dimanche, nous sommes allés à Odaiba : il faisait tellement chaud que nous pensions nous rafraichir un peu avec l'air de la baie... Mais sans vent, et sous un soleil qu'aucun nuage ne cachait, la promenade au bord de l'eau a vite pris des allures de cagnard insoutenable! Nous sommes alors allés nous réfugier dans l'immense Tokyo Decks, qui contient entre autres deux étages reproduisant un petit Hong Kong... Impossible de déjeuner en terrasse (les parasols n'étaient même pas sorti), donc finalement le repas s'est fait dans le frais de la clim, devant une baie vitrée donnant sur le Rainbow Bridge et la skyline de Tokyo. Nous avons pensés un moment pousser jusqu'au building de la Fuji TV, atteindre l'observatoire, mais nous y avons renoncé en voyant la foule attirée là par le "Odaiba Bohken Oh", sorte de festival d'été de la chaine, avec plein de stands, de jeux, d'attractions... Retour donc sur Wako-Shi (avec un dernier passage à Akihabara, au cas où...) pour que nos visiteurs puisse profiter (au calme cette fois, dans un box à part) d'un dernier repas japonais chez Doma Doma, avant d'attaquer les valises...

Vendredi 26 Août 2005

Quelques photos...

Il y a en ce moment au Tokyo Metropolitan Museum of Photography trois très belles expositions. La première présente en collaboration avec le Centre Georges Pompidou un ensemble de clichés réalisés par Brassaï dans le Paris des années 30, dans les rues de Montmartre (les voyous et filles de joie de la rue Quincampois sont bien loin de l'ambiance Amélie Poulain), aux Halles... La deuxième expo est consacrée à l'énorme fond dont dispose le musée et s'intitule "How Photography Changed People's Viewpoint". En quatre parties chronologiques (en ce moment : "reconstruction"), c'est une vision sur le passé du Japon vraiment très intéressante, d'autant que (hasard du calendrier?) la période visée est à peu près la même que celle de Brassaï. Enfin, la dernière exposition , qui s'intitule "Pride of Japan" (rien à voir avec un quelconque sentiment nationaliste!), est tout simplement superbe. Dans le cadre "images & technologies", les photos de paysages ou de festivals sont colorées, vivantes, elles donnent envie à la fois de parcourir le pays pour voir et vivre les événements, et de ranger à jamais son propre appareil photo au fond d'un tiroir...

Pas très loin du musée, à Meguro, se trouve un parc national pour l'étude de la nature. Quelques hectares de forêt, avec plans d'eau, oiseaux et papillons, le tout utilisé pour voir comment évolue dans le temps un terrain identique à celui de l'ancienne plaine de Musashino, là où s'étend aujourd'hui en grande partie Tokyo. Ce n'est certainement pas la meilleure saison pour le visiter : trop de bêtes qui piquent et peu de plantes en fleur! Mais bon, j'y ai vu quelques belles araignées... En tous cas le calme y règne, même si l'autoroute passant à proximité empèche souvent d'oublier que l'on est toujours au coeur de la ville.

Hier, le typhon n°11 (Mawar) arrivait sur les côtes du Japon. Autant dire que la tendance a été à la pluie sans discontinuer... D'habitude, nous sentons assez peu les effets des typhons ici, parce que nous sommes relativement protégés par rapport aux villes côtières (qui elles les prennent de front) ou parce que leurs routes les entrainent un peu plus à l'est. Ce qui n'empêche pas les gens de prendre leurs précautions et de rentrer le plus vite possible chez eux, les trains étant en général assez sensibles aux inondations causées par les quelques 300mm de précipitations habituelles dans ces conditions... En fin de journée, je suis passé à l'Ito Yokado : déserté comme un centre-ville français un 15 août! Cette nuit cependant, Mawar est bien passé par là, aux trombes d'eau s'ajoutant quelques très fortes bourrasques de vent ; heureusement ce matin le ciel a retrouvé un certain bleuté...

Dimanche 28 Août 2005

Odori et Yosakoi

C'était une fin de semaine plutôt active côté matsuri : au moins quatre grands festivals listés sur Tokyo pendant le week-end. J'ai laissé de côté le Samba Carnival d'Asakusa (déjà fait avec la miss la première année du séjour - amusant une fois, peut-être moins deux)... Vendredi soir, j'ai été à Koenji, quartier populaire très sympathique proche de Shinjuku, voir les danseurs et musiciens défiler pour "Awa Odori" dans les rues entourant la station. C'est une danse folkorique, originaire de Tokushima, rythmée par les sons des tambours et des gongs. Très prenant! Il y a même une petite vidéo pour se mettre dans l'ambiance...

Samedi, par contre, j'ai été beaucoup moins touché par le Super Yosakoi d'Harajuku : les costumes sont colorés, les participants ultra motivés, mais quel dommage d'accompagner les danses avec une pseudo musique traditionnelle à la sauce techno! Du coup, en remontant sur Shinjuku, je suis passé voir le quartier coréen dont on avait entendu parler quelque part (impossible de remettre la main sur la source?) il y a quelque temps. Une fois passé Kabukicho en allant vers Shin-Okubo, on se retrouve effectivement dans un ensemble de petites rues, où de nombreuses devantures, quasiment tous les panneaux d'informations et pas mal de publicités sont écrits en coréen... La communauté coréenne serait composée de 80.000 membres sur Tokyo, dont beaucoup habitant ce quartier. C'est amusant : Yon-Sama, l'acteur au jeu d'écharpe si profond qui a enchanté les téléspectateurs (hum - principalement les téléspectatrices, en fait) pendant une saison avec le soap "Winter Sonata" est présent sur tellement de pubs qu'on s'attend presque à le voir débarquer au coin d'une rue... d'ailleurs, il arrive au Japon pour une nouvelle tournée lundi matin, comme la miss de retour de Hongrie : j'espère que l'émeute prévisible à l'aéroport ne va pas l'empêcher d'arriver jusqu'à Wako-Shi (ma miss, pas Bae Yong Joon)!